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(Pour comprendre ce titre, chantez-le sur l'air de "mes amis, mes amours, mes emmerdes" d'Aznavour)

Semaine hibernatoire - Putain d'merde !

Publié le 10 Mai 2015 par Camille

Semaine hibernatoire - Putain d'merde !

Bon ce n’est un secret pour personne ici : je suis comme toutes les femmes (Et oui ! c’est l’heure des constats, que voulez-vous !). Et donc comme beaucoup de femmes, j’aime pas trop trop l’idée de vieillir.

Oui c’est vrai quoi ! Les colorations sont à refaire plus souvent, parce que bon, les cheveux blancs, c’est beau quand tu tournes une pub pour Jean-Claude Biguine, mais dans la vraie vie, ça fait pas très net…

Et puis c’est pas parce que j’ai deux gosses que j’ai plus envie de mettre des petits débardeurs sans soutif moi ! J’aimerais bien que mes seins tiennent tous seuls comme à l’époque de mes 20 ans… Mais en vrai… bah c’est armatures et puch-up obligatoires hein –Fais chier, merde !

Oui bien-sûr, ça peut être charmant, de jolies rides d’expression aux coins des yeux, genre tu ris tellement aux éclats tous les jours de ta vie que c’est écrit sur ton visage et tout et tout… Mais dans la vraie vie, ta profonde ride du lion, celle qui veut dire qu’en fait tu fais la gueule en permanence, fait un peu tâche sur les selfies, sans des tonnes de filtres (encore merci, Instagram).

Bref prendre de l’âge, j’vous l’confirme m’sieur dames, c’est la plaie !

Mais ! (Mais oui il y a toujours un Mais ! avec les femmes normales), ça a aussi quelques avantages non négligeables :

Déjà, fini les sifflements malsains au coin de la rue, entonnés par des p’tits connards qui pensent vraiment que tu vas te retourner, les remercier et leur filer ton numéro de tel : "j’ai trouvé super mimi la façon dont tu m’as abordé, appelle-moi… " Haha ! Je laisse ça avec joie aux p’tites jeunettes à la peau toute lisse et au p’tit cul bien rebondi…

Et puis surtout, plus tu prends de l’âge, plus tu te connais toi-même : tes limites, tes qualités, tes défauts… T’as eu un peu l’temps d’analyser tous tes reflexes et donc tu peux commencer à agir en conséquence (et donc changer pour t’améliorer, genre…)

Y’a un truc que j’ai remarqué par exemple chez moi, c’est que plus le temps passe, plus mes hormones (oui encore elles, ces grosses putes) dictent ma conduite. Me voilà donc désormais, une semaine par mois, absolument non-maître de ma personne. Mes proches le savent : je suis en mode ours dans sa grotte. Je suis énervée, irritable, mieux vaut ne pas trop m’approcher car je ne réponds pas de l’accueil que je ferais à celui qui oserait une réflexion désobligeante…Voir une phrase anodine en fait, j’avoue.

Tout le monde m’énerve : mes enfants bien sur, ces deux p’tits cons, (Vous allez arrêter de vous insulter à longueur de journée, et vous aimer les uns les autres, putain de bordel de merde !!). Mais aussi ma gardienne, qui passe la serpillère sur mon palier (Putain ! Mais elle est obligée de faire ça à 6 du mat ? Mais merde ! Elle la passe avec des sabots en bois et un sac rempli de bouts de verres cassés ou quoi !!??), ou le caissier de Monop’ qui me drague de plus en plus au fil des années (Mais putain tu t’es vu ? Tu m’as vue ? - oui parfois j’me la pète grave - Et alors t’y crois vraiment !!?? Qu’est ce que j’en ai à foutre, moi, à quelle heure tu finis ?! Vas chier !), ou ma pauv’ môman - même elle la pauvre- quand d’un bon sentiment, elle me demande si je me suis occupée de mes papiers (Non maman, je ne le fais JAMAIS en temps et en heure, donc ça n’a pas changé cette fois-ci - Merde ! Et puis j’ai des cheveux blancs et des rides. On ne demande pas à une dame si elle a fait sa déclaration d’impôts, putain !).

Et puis y'a les saletés de mannequins des magazines aussi qui m’énervent encore plus cette semaine du mois, avec leurs silhouettes parfaites (Genre… en vrai elles sont gavées de cocaïne et anorexiques, et elles ont 16 ans surtout, c’est bien connu).

Bref, tout m’horripile.

Avec les années pourtant, je commence à dompter ces sentiments abjects, et à tenter de fermer ma gueule.

Non non non : je ne prends plus jamais de décision importante à ce moment là du mois… Non non non : je n’envoie plus de texto qui balance la vérité cette semaine, car c’est ma vérité de cette semaine, et la semaine prochaine cette vérité me semblera beaucoup moins lourde. Je le sais maintenant, j’ai d'la bouteille Monsieur !

Ouais, parce que les textos de cette semaine, c’est bien pire que les textos de bourrée : les textos de bourrée, tu peux te justifier de ton ivrognerie après coup. Mais les textos pré-menstruels, t’es juste une furie hystérique drivée par les estrogènes. Point. Ça se justifie difficilement.

Donc à cette période j’ai appris à rien faire, attendre que ça passe.

Y’a un truc que j’arrive pas à gérer, et qui est de plus en plus présent, et ça m’fait bien chier par contre : c’est que je crève la dalle H24. Je rentre dans des crises de boulimie incontrôlables. Je peux bouffer toute la journée. Et puis pas la peine de me parler de sport pour compenser : bah oui bien sur, j’ai hyper mal aux seins comme si j’étais enceinte, et puis chui tellement vénère que je pourrais frapper quelqu'un à cause du mélange estrogènes-endorphines (Avec l’âge j’ai appris qu’il valait mieux éviter les mélanges en général).

Donc me voilà pathétique, une semaine par mois, à hiberner sous ma couette en plumes d’oie, qui me fait chier parce qu’elle est trop grande pour mon lit et puis qu’il faut la mettre au pressing pour la laver (Putain de merde), à ronger mon frein pour pas envoyer de messages odieux pour dire aux gens à quel point ils sont trop cons et à quel pont je suis furax et malheureuse, et à me gaver de bols de céréales bien sucrés ou de plats de pâtes en sauce (Putain ! Merde ! Mélange glucide-lipide c’est pas bon, qu’il a dit c’t’enculé de Dukan).

Heureusement au bout de ce tunnel d’une semaine, y’a la délivrance, et puis après, tout redevient normal dans le plus normal des mondes.

Me voilà à nouveau la douce et aimable Camille, raisonnable et à l’écoute.

Enfin… Si je ferme ma gueule, et ça c’est pas gagné quand même…

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